Doucement le matin, pas trop vite non plus l'après-midi

Janvier

Expérience inédite, j'ai été invitée à être membre d'un jury pour le salon Maison et Objet. Guillaume y est tombé sous le charme des bijoux boutons italiens de BottonGufi. Et moi, j'ai aimé le linge en kikoy de Simone et Georges et la ligne d'accesoires en tissu de voiture recyclé d'Entre2Rétros.

Février

Autre expérience tout aussi inédite, j'ai été invitée à créer mon propre modèle de sneakers par la marque Faguo. Un projet qui s'est étendu sur quatre mois, entre la conception et la mise en boutique. Minute émotion lorsque j'ai eu entre les mains le prototype de ma petite Paprika...                                     

Mars

J'ai de nouveau été invitée par les créateurs Jamin Puech, dont les sacs sont à tomber. Et j'ai aussi eu un coup de coeur pour les salomés Repetto roses d'Isabelle. Depuis j'en ai acquis deux paires, en paprika et sable/mordoré. Et lorgne sur une troisième... noire.

Avril

Ah, l'Italie... A Milan, j'ai adoré flâner au 10 CorsoComo. Et découvrir les curieuses robes abat-jour de Mary Katrantzou.

C'était couru d'avance cette histoire. J'ai terminé le bouquin de Siri Hustvedt mais n'ai pas fait diversion bien longtemps.

Elles sont hypercontroversées, depuis près d'un an cela dure.

Hyper chères, aussi (ça alimente d'autant la controverse).

Controversées mais pas assez pour ne pas s'envoler sur e-Bay à des prix encore davantage indécents (que le prix boutique, s'entend).

J'avais pas d'avis, sur si j'aimais/j'aimais pas. Parce que le prix c'était no way. D'entrée. Un seuil psychologique ultra dépassé.

Mais on m'avait vanté leur confort. Du coup j'avais préféré ne pas essayer, pour ne pas être tentée. Malgré le prix, l'indécence, etc. Jamais trop prudente.

Et puis elles sont passées à 50 %*. Il ne restait qu'une paire, dans ma pointure.

A ce stade, j'hésitais encore.

* Rondes et... ? J'avais lu le premier volet avec délectation.

On les a vues. On les a revues.

Les boots Marant (ici, celles que la Pipelette bradait, il y a déjà presqu'un an).

Sorties il y a quelques saisons, elles traversent les hivers, mais aussi les étés, comme la pièce facile qu'elles sont.

Les jeans, les shorts, les robettes à fleurettes, les jupes crayon, tout leur est bon.

On les a vues. On les a revues. Et on n'a pas fini de les voir et de les revoir, dans des versions ersatz plus ou moins inspirées, de plus ou moins bonne qualité.

Je dois tout de même plutôt être une fille Marant, si je ne suis pas tous les jours une fille marrante.

Sur Paris Première, dans une rediff' d'un numéro de La mode la mode la mode que j'avais loupé, réalisé lors de la dernière fashion week, elle s'exprime trois minutes, Isabel, juste avant son défilé.

Elle évoque ce pantalon rayé, qui va être copié, elle s'en doute, copié jusqu'à la nausée, peut-être même avant qu'il ne soit en place dans ses propres boutiques. Et quand il y arrivera, je n'en aurai plus envie, dit-elle.

Et, ce qu'elle ne dit pas, mais évidemment elle y pense, c'est que ses clientes n'en auront plus forcément envie non plus.

Carbonisé.

Ecrabouillé.

Pulvérisé.

Foulé du pied.

Le défi shopping. Le... quoi ?

J'ai même pas fait les comptes, tellement je sais que pffffffiou, quoi.

La fashion week est terminée et j'ai enfin pris le temps de m'y plonger. Enfin, pour ce qui concerne Paris, la fashion week, je vais la prendre à rebours, dès que j'aurai cinq minutes, j'irai voir ce qui s'est dit à Milan.

En même temps, le printemps est si loin... Et le défi shopping, si présent...

Justement. Que porterai-je au printemps et que j'ai finalement déjà ? Que porterai-je en cet été 2010 tout en ayant investi au préalable dans les toutes prochaines semaines ?

La ligne slim n'est pas morte. La capuche non plus. J'ai envie d'un legging en cuir (ou en genre de cuir, même, je ne suis pas sectaire) et je viens d'investir dans un gilet à capuche. Bon, OK, le parallèle avec Balenciaga s'arrête sans doute là. D'autant que c'est quoi, ces, euh, bottes très très open toe ? Et je ne parle même pas de la maigreur des mannequins. Non, j'en parle pas.

Du legging en cuir ou assimilé, donc, du perf' super épaulé (tiens, je vais peut-être encore enrichir ma collection ?), de la veste d'officier à épaulettes dorées et de la ceinture à clous. Balmain a fait... du Balmain. Presque trop ?

Je les voudrais noires.

En veau velours, façon seconde peau.

Avec un talon, mais un talon pratiquable.

Et pas de patin, pitié, pas de patin.

Et un prix qui ne soit pas incompatible avec un défi shopping.

Ben c'est pas gagné, cette affaire. Du tout.

L'improbable n'est pas la cuissarde en elle-même, qui n'est pas une pièce si compliquée. Je le sais, pour en avoir deux paires, j'ai déjà expérimenté. L'improbable, c'est que je parvienne à dénicher le modèle qui corresponde en tous points à celui que j'ai en tête.

Evidemment, j'ai eu un gros crush pour celles d'Isabel Marant. Mais à bien les regarder dans l'Officiel (en mettant soigneusement de côté la jupe léopardisée qui pendouille), j'ai eu un doute sur le talon.

Elles ont comme un petit air de Sandro, quand même, un peu, non ?

Si, quand même, un peu ?